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Les maisons du bassin

MAISONS DU BASSIN : QUEL STYLE VOUS CONVIENT ? Toute architecture témoigne à la fois de sa date de construction et des traditions régionales liées souvent aux contraintes climatiques et aux ressources naturelles du pays. Toits de chaume en Normandie, ardoise noire de Bretagne, chalet en bois de montagne, immeuble en pierre du 19ème, parement de briquettes roses ou rouges, maisons à colombages, d’une région à l’autre, les différents styles sont le reflet du patrimoine immobilier.

Quels signes distinctifs dominent dans les villages du bassin ? Quand sont-ils apparus ? Dans quels quartiers sont-ils le plus présents ? 

Poursuivez votre lecture et découvrons ensemble les différents types d’architecture que vous pourrez rencontrer au hasard de vos promenades sur le bassin entre Audenge, Lanton, Taussat, Andernos, Arès, Lège bourg et tous les villages de la presqu’île du Cap-Ferret 

1, LES PLUS ANCIENNES

1.1 LES FAMEUSES CABANES TCHANQUÉES

 On ne peut pas parler des maisons du bassin sans évoquer les deux remarquables maisons tchanquées, emblème du bassin d’ARCACHON. Elles apparurent au 19ème siècle, construites en pin des landes et sur pilotis ancrés dans le sable, pour surveiller les parcs à huîtres. Elles sont tout aussi emblématique que l’île aux oiseaux sur laquelle elles ont une vue imprenable. Soumises aux caprices des vents et des marées, la première a été détruite par une tempête en 1943 mais elle fut reconstruite et sa soeur jumelle ou presque fut inaugurée en 1954. 

Conscient de la forte valeur touristique que représentent les deux cabanes, le conservatoire du Littoral a confié la gestion de la cabane N° 53 à la commune de la TESTE- de -BUCH. Pour satisfaire votre curiosité et vous en approcher de près ou mieux pour monter l’escalier de la cabane qui descend directement dans le bassin pour faire le tour de son balcon, vous devrez vous y rendre en bateau. 

1.2 Les arcachonnaises


Au XIXème siècle, le bord de mer devient à la mode. Arcachon est désormais desservie par la ligne de chemin de fer des frères Pereire, réputée pour son air pur, elle est à la fois lieu de cure thermale et de loisirs ainsi les premières villas sont aménagées en pension de famille. Au moment où est créée « la ville d’hiver » nait l’arcachonnaise. Situé en zone dunaire et forestière, l’endroit est plus qu’agréable et attire très vite les riches familles bordelaises. C’est le début de la folie balnéaire ! Les bordelais aisés investissent dans la construction de villas somptueuses qui rivalisent d’originalité, on aime se démarquer et se montrer ainsi les façades ostentatoires dominent les jardins et chacune affiche un style qui lui est propre et pour cela n’hésite pas à piocher des détails dans des architectures exotiques. Décorations alambiquées des balcons, lambrequins en bois sculptés, fenêtres en saillie, baies cintrées, vitraux colorés, verrières, tourelles, belvédères, galeries ou vérandas, le style est éclectique mais reconnaissable notamment par les toits très pentus soutenus par des fermes courbes et ornés de lambrequins ou encore par l’emploi du zinc et du fer pour les vérandas. 

A l’intérieur, on soigne surtout l’aspect des pièces d’apparat, vastes et lumineuses. Les villages du nord bassin, conservent aussi quelques villas de cette envergure mais la plupart sont plus petites et bien plus modestes, elles ont cependant un charme fou et restent très recherchées d’autant qu’elles sont en majorité proche du bassin voire même pour les plus luxueuses en première ligne comme la Villa TOSCA à TAUSSAT , symbole de cette époque faste.

1.3 LES ARÉSIENNES 

Plus sobre et sans doute moins connue que la maison arcachonnaise, l’arésienne réinvente à sa manière l’architecture coloniale en lui empruntant ses coursives et ses toits à quatre pentes. La plupart appartiennent aux ouvriers travaillant dans l’industrie locale. Dans les forges de Belin, de Lugos ou de LEGE, on fabrique la fonte, alliage de fer très résistant grâce à la garluche (grès ferrugineux) présente dans le sous-sol.

L’arésienne se démarque par sa galerie extérieure qui se déploie tout le long de ses deux façades principales, le sol revêtu de carreaux de ciment apporte une touche colorée. Les poteaux métalliques de faible section qui supportent ces galeries sont fabriqués dans les forges, ils habillent avec élégance ces jolies villas 

1.4 Les traditionnelles 

 a) La landaise 

 La landaise « à la mode girondine « se positionne en haut du palmarès des traditionnelles. Elle s’inspire des maisons de maîtres des propriétaires landais qui exploitaient les forêts de pins maritimes. Cette maison imposante est reconnaissable à son toit à deux pentes prolongé d’un estantad, cette avancée de toiture formant auvent soutenu par des piliers en bois qui capte la lumière du matin et abrite de la chaleur en été. Sous l’estantad trône une belle terrasse accueillante. Sur le bassin, les landaises construites sur la base d’une armature en bois, comblée de torchis ou de pierres sont très rares, si elles conservent la charpente traditionnelle et les larges débordements de toiture, elles sont construites traditionnellement en briques recouvertes d’un crépi A l’intérieur les éléments de décoration les plus répandus sont : sols en tomettes, poutres apparentes, imposante cheminée dans le séjour et chambres mansardées à l’étage sous rampants lambrissés.

 De construction traditionnelle, la landaise retrouve de l’éclat en éclaircissant les couleurs des boiseries extérieures et intérieures tout en conservant son charme rustique et chaleureux. 

Si vous aimez cette architecture, vous aurez du choix, elle est très bien implantée dans les villages du nord bassin et notamment dans tous les quartiers calmes et boisés des années 80. 

b) La Girolle

Apparue dans les années 70, elle est le fruit de l’imagination de quatre architectes Salier, Courtois, Lajus et Sadirac. L’objectif est de proposer un plan simple, rapide à monter et pour un prix abordable. En effet, la demande de résidences secondaires est en plein essor et pour répondre aux budgets plus modestes, on pense à rationaliser les coûts en s’appuyant sur la technique du préfabriqué, pré-assemblé. Le plan standard de la Girolle est de trois travées de dimensions identiques et modulables. Les façades entièrement vitrées sont protégées du soleil par la toiture tuiles à deux pentes au large débordement, le séjour est particulièrement lumineux puisque la partie supérieure du pignon est elle-même pourvue d’une vitre fixe. Agréable à vivre, simple à entretenir, elle s’intègre harmonieusement dans la nature. La Girolle depuis s’est largement modernisée, elle a su évoluer tout en gardant ses atouts d’origine et elle connaît en Gironde un succès toujours d’actualité . 

2.VERS LA MODERNITÉ 

2.1 Les cabanes de pêcheurs 


Quelle drôle d’idée me direz-vous de débuter ce chapitre censé ouvrir sur la modernité par un détour pittoresque dans les villages ostréicoles. Qui n’a pas parcouru ces adorables ruelles étroites où les cabanes colorées s’effleurent presque tant elles sont proches ne peut ressentir les odeurs et les lumières de la presqu’île. Au coeur de ces villages, se diffuse tout l’esprit Ferret-Capien. Aujourd’hui si les superbes maisons en bois flambant neuves nous séduisent tant c’est aussi parce qu’elles sont le prolongement d’un héritage plus profond qui prend sa source dans ces villages, avec un air de vacances qui résonne dans nos têtes et nous berce comme un rêve exquis. 

Jusqu’au début du siècle dernier, avant la spéculation immobilière, la presqu’île est une terre sauvage. Seuls les ostréiculteurs ont des concessions sur le domaine maritime qui leur permettent de surveiller leurs parcs à huîtres. Dès lors, grâce à cette autorisation d’occupation temporaire, les pontons, les cabanes s’érigent tout le long du bassin, dans les ruelles traversent des rails transportant les wagonnets chargés d’huitres. 

Le bois en tant que matériau de construction est évidence dans cette région où l’exploitation forestière du pin maritime est prospère. Les bois utilisés pour les cabanes viennent de la forêt de La Teste. Les ostréiculteurs et les pêcheurs ont le privilège de sa gratuité, il est donc employé pour la plupart des ouvrages et selon sa qualité sert pour les cabanes ou le bois de chauffage !

Cette cabane est de structure très simple, quelques poteaux verticaux soutiennent sa charpente recouverte de tuiles mécaniques puis les murs sont habillés verticalement de planches non rabotées (les voliges) reliées entre elles par un couvre joint. Reste ensuite à les protéger des insectes et des intempéries, peinture de bateaux, huile de vidange, coaltar ou lait de chaux, tout est utile. Les lasures et les nuanciers aux couleurs infinies ne sont pas encore arrivés sur le marché. 

2.2 Les maisons modernes


De nos jours, la maison bois rappelle ce côté authentique des cabanes mais sa construction artisanale et soignée se rapproche de la haute couture.

Ecologique, en totale harmonie avec la nature, chaque maison est unique, bâtie selon des méthodes traditionnelles avec des essences de bois savamment séchées et choisies pour leur résistance dans le temps, elles sont tout à la fois chaleureuses, originales et discrètement luxueuses.

En dehors des maisons bois dont le succès est retentissant, l’architecture moderne marie tous les styles, les façades s’épurent, les détails architecturaux s’effacent, les matériaux se mélangent ou s’excluent, les baies vitrées s’élargissent, coulissent dans les cloisons pour effacer la limite entre le dedans et le dehors. L’orientation vers le sud pour un ensoleillement maximal est requise. L’architecture le design, l’innovation technologique ont pris possession de l’espace intérieur. Le changement majeur de l’architecture moderne se joue aussi à l’intérieur et repose sur la fluidité des aménagements. La fusion du séjour et de la salle à manger puis l’incorporation de la cuisine à cette nouvelle pièce de vie toujours plus spacieuse est une transformation acquise. Les longs couloirs sont supprimés, on décloisonne, on crée des rangements astucieux, dressings élaborés, buanderies, locaux techniques, salles de bains multiples et high tech. 

Le confort est toujours plus performant et la maison toujours plus économe en énergie. 

Nous avons pris plaisir à partager avec vous cette balade autour des maisons du bassin, vous l’aurez compris, les architectures sont multiples et les villages du bassin ont encore beaucoup à nous apprendre. Quant à l’avenir, il semble prometteur, en effet de nombreuses rénovations sont en cours et les résultats sont visibles au coeur des villages qui s’embellissent et revivent tout en respectant les espaces naturels.